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Florian Favre Trio / Une cascade de notes bleues

image © Nicole Pfister
 
Florian Favre excelle aussi en solo

FRIBOURG - Le pianiste Florian Favre à dévoilé son 1er disque en trio à la Spirale samedi soir. 

De Berne à Genève, de Bâle à Cully et de langnau à Neuchatel, Florian Favre multiplie les concerts aux quatre coins du pays à l'occasion de la sortie de son premler album en trio, "T'inquiète pas, ça va aller". La Spirale ne devait pas manquer à l'appel: depuis des années, le planiste frlbourgeols y a ses habitudes de part et d'autre de la scène. Samedi soir; c'est sous les feux de la rampe qu'il a donné rendez-vous au contrebassiste Manu Hagmann et au batteur Alex Maurer. A la clé: deux sets intenses pour présenter en live le travail peaufiné en studio. 

Alors que l'encre du stempel «Spirale» sèche encore sur leurs poignets, une cinquantaine d'amateurs de jazz chambriste se laissent entraîner dans l'univers surprenant et souriant de Florian Favre. Les premières harmonies sont esquissées avec calme et pudeur. Puis le dialogue gagne en aplomb. Au sommet de leurs envolées, les trois acolytes laissent leur son percussif sonner jusqu'au dernier recoin de la cave voûtée. 
Mais l'abus de décibels n'est pas le but de leur jeu. En plus d'une belle palette de nuances et d'une rythmique parfaltement maîtrisée, les qualités mélodiques du trio ne tardent pas à apparaître au grand jour. 

Quand le pianiste et le bassiste exposent les thèmes à tour de rôle, on devine dans leurs regards les kilomètres d'improvisatlons parcourus ensemble. Quant au troisième larron, Il s'en donne à coeur joie pour commenter leurs prouesses, et défend magistralement son territoire dans le détonant «Fajão». Né de l'imagnation fertile des musiciens, un éléphant s'invite sur scène et traverse d'un pas peinard les steppes sonores dépeintes dans «Low». 
Plus loin, une cascade de notes bleues baptisée «Kaputt» confirme l'inventivité de Florian Favre et de ses complices. Leader d'un trio homogène, le pianiste compositeur excelle aussi en solo et en livre la preuve avec l'envoûtant «Jambo», dans lequel sa main droite répond en dansant à une main gauche obstinée. "T'inquiète pas, ça va aller", qu'il disait. Eh bien, pourvu que ça aille loin et que ça dure!


Benjamin Ilschner
La Liberté / 26 oct. 2013

www.manusound.net